Concilier mobilité, analgésie et sécurité.

ALORS QUE, au Danemark ou au Japon, seulement de 2 à 3 % des femmes bénéficient d’une anesthésie péridurale à l’accouchement, en France, elles sont près de deux tiers à bénéficier de cette méthode d’analgésie, ce qui nous place en tête des pays industrialisés.

Les techniques ont beaucoup progressé, tant au niveau du matériel que des médicaments utilisés, si bien qu’aujourd’hui il est possible de proposer une anesthésie péridurale beaucoup plus « faible » permettant aux femmes de déambuler.

L’ère de l’attente allongée ou demi-assise sur la table d’accouchement pourrait bien être terminée, tout du moins pour les femmes qui le souhaitent et dans les structures, encore peu nombreuses, qui offrent de nouvelles façons d’accoucher. Car la possibilité de se déplacer sans l’entrave de la perfusion, de la sonde, du monitoring du coeur foetal et des contractions permet aussi de proposer de nouvelles techniques d’accouchement.
Les sages-femmes ont redécouvert des postures différentes qui semblent améliorer la marche du travail et diminuer sa durée, explique le Pr Dan Benhamou. Bien qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, de preuves scientifiques de l’efficacité de ces nouvelles approches, les femmes, comme leurs conjoints, les apprécient.
Elles font notamment appel à des étirements et/ou à des gros ballons qui semblent aider le bassin à s’ouvrir et donc faciliter le travail.

Une transmission sans fil.

Pour accéder à ces modalités d’accouchement tout en assurant une bonne analgésie, il faut donc diminuer les doses de produits anesthésiques suffisamment pour permettre la déambulation. « C’est tout à fait possible et c’est ce qui est maintenant réalisé dans 80 % des maternités », explique Dan Benhamou.

Il faut aussi disposer d’un matériel sans fil permettant à la sage-femme de surveiller à distance les contractions et le rythme cardiaque foetal. Les progrès technologiques le permettent (on met un capteur sur le ventre de la mère, les informations sont transmises sur un écran par un système de type wi-fi), mais peu de maternités en disposent.

Il faut enfin modifier les locaux pour que la mère et le père puissent profiter pleinement de ces nouvelles modalités d’accouchement dans un cadre agréable.
A l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, l’ensemble de ces conditions sont réunies, les ballons sont disponibles et l’équipe obstétricale convaincue, mais ce n’est, pour le moment, que l’une des rares maternités à pouvoir offrir cette nouvelle façon d’accoucher aux femmes qui le souhaitent.

L’engouement semble se propager assez vite et on devrait donc voir se développer rapidement ces techniques qui doivent concilier analgésie, sécurité et confort.

Renseignements: www.cnrd.fr:
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN – N°8034 – VENDREDI 20 0CT0BRE 2006 – www.quotimed.com